Berlin de notre correspondante
Déclaré «sûr» la semaine dernière, le boeuf allemand est entré, sans transition, dans la catégorie «menaçant», à la limite du poison violent. Depuis la découverte, vendredi, des deux premiers cas de vaches allemandes atteintes d'ESB, un vent de panique souffle sur les étals des boucheries du pays. Un membre du gouvernement Schröder, la ministre verte de la Santé, Andrea Fischer, a même recommandé hier aux consommateurs de renoncer à la viande de boeuf. «Nous ne pouvons pas garantir de sécurité à 100 %», a-t-elle mis en garde.
Confiance. Le ministre de l'Agriculture, le social-démocrate Karl-Heinz Funke, celui-là même qui assurait la semaine dernière que le boeuf allemand était «libre d'ESB», conseille dorénavant de ne s'approvisionner qu'auprès de «bouchers de confiance», garantissant l'origine de leurs steaks.
La soudaine psychose a été décuplée par la découverte lundi de traces de farines carnées dans des sacs d'aliments pour vaches, dans une usine de Basse-Saxe, alors que les farines animales sont interdites aux bovins depuis 1994 dans toute l'Union européenne. Après un dernier petit cafouillage du gouvernement Schröder, l'usage général des farines animales, également pour les porcs et volailles, devrait toutefois être bientôt interdit en Allemagne: non pas par décret d'urgence dès ce mercredi, comme le gouvernement l'avait d'abord annoncé, mais par une loi qui devrait entrer en vigueur samedi.
Depuis la révélation des deux premiers cas de vache