Allevard (Isère) envoyé spécial
La bête était accrochée à un arbre, contre le local des chasseurs. Pendue par les pattes arrière. C'était un loup. Un mâle de trente kilos, dont l'âge a été estimé entre 2 et 4 ans. Un jeune adulte «en excellente santé», selon un connaisseur de l'espèce. On l'a retrouvé mort le 19 novembre au matin à Allevard, en Isère. Flanqué d'une pancarte où était écrit: «Ras le bol du loup.» Les agents de l'Office national de la chasse et de la faune ont constaté qu'il avait été tué par balle. La mort remontait à deux ou trois jours. Ils ont transporté le loup à Grenoble pour autopsie.
Les enquêteurs savent aujourd'hui que l'animal a été abattu alors qu'il s'enfuyait. Une balle tirée dans le dos. Le projectile, qui pourrait provenir d'une carabine de chasse, a terminé sa course dans le cou du loup. De lui, il ne reste quasiment rien au Muséum d'histoire naturelle de Grenoble: une peau immergée dans un fût en plastique, et une silhouette dessinée au trait noir sur le sol de la salle de taxidermie. A côté d'un autre loup, empaillé, lui, après avoir été tué en novembre 1992 sur la commune d'Aspres-lès-Corps, dans les Hautes-Alpes.
Nombreux suspects. A Allevard, les gendarmes n'ont pas attendu la mort du loup pour comprendre l'hostilité qu'il peut susciter. Les bergers ne l'aiment pas; les chasseurs non plus. Un vrai vivier de suspects, remontés à bloc depuis 1998. Cet été-là, plusieurs troupeaux sont attaqués dans le massif de Belledonne: la présence du loup es