Pourquoi le ministère de l'Education nationale cache-t-il la vérité aux élèves et aux parents sur la notation des épreuves de philosophie du bac? Pourquoi deux rapports récents de l'Inspection générale à ce propos restent-ils confidentiels? Pourquoi le ministère s'est-il fendu d'un communiqué en septembre pour qualifier d'«allégations non fondées les affirmations selon lesquelles les moyennes à l'épreuve de philosophie seraient considérablement inférieures à celles de l'épreuve de français ou de lettres», en contradiction avec les rares informations qui filtrent sur le contenu du second rapport? La réponse tient à une préoccupation politique: il faut à tout prix pacifier l'atmosphère chez les 6 000 enseignants de philosophie pour donner une chance aux nouveaux programmes (1) de passer.
Pétitions. Ils font actuellement l'objet d'une consultation qui se terminera le 9 décembre. Si elle porte ses fruits, ce sera la première fois que ces programmes évolueront depuis... vingt-sept ans. Mais plusieurs pétitions circulent pour demander le retrait du texte, qui nierait «la liberté philosophique du professeur», selon les termes de l'association REP (Réflexion sur l'enseignement de la philosophie) et de sa présidente, Francesca Ferré, qui signe humblement ses courriers électroniques «Diotime», nom de la prêtresse qui initie Socrate dans le Banquet de Platon. Pour la REP comme pour la puissante Association des professeurs de philosophie, déterminer des programmes précis revient à les re