Pierre Boudey est contrôleur administratif, il a 31 ans, Catherine Haegi, professeur d'anglais, 31 ans elle aussi. Ils vivent dans une vieille maison des Charentes, à Benon, qu'ils sont en train de restaurer. Ils avaient une petite fille de 2 ans, Coline. Elle est morte cet été. Le 18 août, à deux heures du matin. Les services de l'hôpital de La Rochelle n'ont rien pu faire: l'enfant a été écrasée par de lourdes dalles de bois aggloméré que son père voulait acheter au magasin Castorama d'Aytré.
Depuis, c'est le silence. Dans une lettre qu'ils ont adressée le 10 novembre au ministre de la Justice, les parents de Coline affirment que, malgré leur plainte avec constitution de partie civile, ils n'ont été entendus par «aucun représentant de l'ordre public ou de la justice», qu'ils n'ont eu «aucun contact avec le procureur», ni avec Castorama, ni avec le ministère de la Justice. Ils vivent avec la douleur d'avoir perdu leur enfant, seuls à assumer la responsabilité de l'accident. Que s'est-il passé?
Sous-couche. Le 17 août, un jeudi, il était environ 18h30 quand Pierre gare la voiture au parking du magasin. Catherine et Coline vont au rayon bois. La petite fille a pris un panier. Pierre les rejoint. Il trouve ce qu'il veut: des dalles, en tête de gondole, dont il a l'intention de faire une sous-couche pour le plancher de la chambre de sa fille.
Refus. Pierre s'adresse à un vendeur, puis au chef du rayon. Se fait confirmer qu'il s'agit bien des dalles dont il a besoin. S'assure des b