Un camion a pris feu et 39 personnes sont mortes, asphyxiées ou carbonisées. C'était le 24 mars 1999, au milieu du tunnel du Mont-Blanc. Mais la combustion spontanée de ce poids lourd Volvo FH12, conduit par le chauffeur belge Gilbert Degrave, pourrait ne pas être un cas isolé. Une trentaine d'autres tracteurs du même type auraient pris feu, dans des conditions similaires, depuis quatre ans, et la mise en production de ce modèle. Ce constat est le fruit de l'enquête des experts diligentés par l'ATMB (Autoroute et Tunnel du Mont-Blanc) et la société financière belge Astruc, qui a acheté le camion, à Gand, en 1998. Selon plusieurs sources, ce défaut de série serait également épinglé par l'expertise pénale, évacuant d'autres hypothèses comme celle, largement évoquée depuis plusieurs mois, d'un mégot de cigarette qui aurait pu déclencher l'incendie dans la cabine du routier. Ces conclusions devraient être communiquées au juge d'instruction Franck Guesdon, en charge du dossier au tribunal de Bonneville (Haute-Savoie) avant la fin de cette année. «Nous avons certes connu des problèmes avec plusieurs camions, reconnaît Hans Nyman, porte-parole du constructeur suédois à Göteborg. Mais les modèles à problèmes n'ont strictement rien à voir avec celui du Mont-Blanc.»

Surchauffe. Pourtant, les dizaines de tracteurs qui ont brûlé en Belgique, en Grande-Bretagne et en Suède sont en tous points semblables à celui qui a causé la catastrophe du tunnel. A une petite différence près: une cartog