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Libération
Interview

Delanoé : «trop de tabous autour du sida».

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Le candidat à la mairie de Paris veut informer tous azimuts.
publié le 2 décembre 2000 à 7h24

Paris a longtemps été la ville d'Europe la plus touchée par le VIH. Et, longtemps, elle est restée à la traîne des campagnes de prévention. Bertrand Delanoë, candidat socialiste à la mairie de Paris, a toujours dit qu'il fallait rattraper le retard. Hier, lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida, il a visité un hôpital et participé à une table ronde.

Ce serait quoi, un maire de gauche, en matière de lutte contre le sida?

Je ne place pas du tout le débat sur un terrain politicien. La lutte contre cette pandémie est d'abord culturelle, au sens fort du terme. Beaucoup trop de tabous n'ont pas été levés, et il souffle aujourd'hui comme un vent d'indifférence autour de cette maladie. A Paris aussi, les mentalités doivent évoluer: le sida est une maladie grave qui peut être évitée. Mais pour cela il faut agir, et en parler, loin des contraintes «moralisantes».

Certes...

En termes de prévention, il faut s'adresser clairement à l'ensemble de la société, en se souvenant que la sexualité fait partie de la vie. Car, lorsque des pratiques sexuelles engendrent une maladie, c'est toute la société qui est malade. A Paris, je prône des campagnes d'information toute l'année et qui doivent mobiliser l'ensemble des moyens de communication municipaux. Des campagnes ciblées sont également nécessaires, en particulier pour banaliser l'usage des préservatifs, masculins et féminins: dans différentes langues, et en direction de populations diverses (homosexuels, migrants, toxicomanes, prostitu