«On a été touchés par l'arrêt de la Cour de cassation. On l'a vécu comme une agression très forte portée sur notre fille, une remise en cause de sa dignité. Nous avons compris que la mort, pour elle, valait mieux que la vie. Beaucoup de parents vivaient les choses comme nous. Avec cet arrêt, leur enfant est remis en cause.» Xavier Mirabel est un médecin lillois, père d'une fille handicapée. Comme lui, plusieurs familles, certaines venues avec leur enfant, d'Angers, de Paris et d'ailleurs, se sont réunies hier à l'appel du Collectif des parents contre l'handiphobie, qui regroupe une centaine de parents d'enfants handicapés. Ils sont très en colère à cause de cette première juridique que constitue l'arrêt rendu le 17 novembre par la Cour de cassation, qui accorde le principe d'une indemnisation à Nicolas Perruche, 17 ans, né handicapé parce que la rubéole de sa mère n'avait pas été décelée par les médecins. Une indemnisation pour le préjudice d'être né.
Sourire. Sophie Lutz est venue avec Philippine, 9 mois. Le bébé ne voit ni n'entend. «Elle a une sensibilité très développée, dit sa mère. Elle se comporte comme un nourrisson d'un mois. Sans doute cela continuera comme cela. Il y a une souffrance. Cette souffrance ne se calcule pas avec une somme d'argent. La vie avec un enfant handicapé est un engagement de tous les jours, c'est une expérience humaine impondérable. Voir son sourire, son air de contentement, j'apprends au jour le jour. Ce qui compte pour moi, c'est l'épanouisse