Le sport ne vaccine pas les adolescents contre la drogue et les conduites à risques. Mieux encore: les jeunes qui ont une pratique sportive intensive consomment plus de substances psychoactives et sont plus violents que les autres. Tels sont les deux principaux constats d'une étude épidémiologique qui sera rendue publique demain lors d'un colloque organisé à Paris par le ministère de la Jeunesse et des Sports et la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt).
«Catastrophe». Marie Choquet, sociologue à l'Inserm, a croisé pour la première fois des données déjà existantes sur pratique sportive et comportements à risques. «Notre dernière enquête a étudié de façon plus pointue le lien "sport et violence" chez les jeunes sportifs intensifs, ceux qui s'entraînent plus de huit heures par semaine. Pour les filles de 16 à 18 ans, nous avons un échantillon de 6000 cas, c'est la catastrophe. Comparées à celles qui ne font pas du tout de sport, elles fument plus, boivent plus et consomment plus de produits psychotropes, notamment des somnifères. Et surtout elles sont plus violentes! Cette différence est encore plus extrême que chez les garçons», révèle Marie Choquet.
En 1999, une première synthèse a déjà permis de mettre en évidence, chez les adolescents, une liaison en «U», c'est-à-dire que les non-sportifs et les sportifs intenses déclarent plus de troubles que ceux qui ont une pratique modérée (entre une et huit heures par semaine): «Ils [intensifs et