A peine entrée place Vendôme, l'héritage de Guigou, l'ex-garde des Sceaux, a explosé au nez de Marylise Lebranchu «Allez savoir si elle a été prévenue par celle qui l'a précédée», ricane un magistrat syndicaliste. Il y a ce qui était prévisible de longue date. Entre autres, la grogne des magistrats qui réclament un report de la loi sur la présomption d'innocence pour cause de sous-effectifs. Mais, surprise. Les études d'impact de la loi sont partielles. Les services d'Elisabeth Guigou ont bien évalué les effets du projet de loi prévoyant un juge de la détention. Mais, en mars, lors des débats, députés et sénateurs adoptent deux grands amendements: l'appel des verdicts de cours d'assises et un tribunal pour décider des libérations conditionnelles (partie de la loi qui vient d'être reportée). Elisabeth Guigou s'est toujours flattée d'avoir elle-même rédigé ces amendements. Elle s'est même à l'époque énervée contre ceux qui en donnaient la paternité aux parlementaires. En tout cas, faute de temps ou d'autre chose, la chancellerie n'anticipe pas vraiment les besoins en greffiers, magistrats ou salles d'audience. A la hâte, Marylise Lebranchu a dû envoyer ses inspecteurs dans les juridictions pour faire ce qui n'avait pas été fait. Leur rapport lui a été remis avant-hier et a dû déterminer sa décision de report partiel de la loi.
Ce n'est pas tout. On se garde chez Lebranchu de critiquer l'ancienne garde des Sceaux, mais tout de même. Ses conseillers remarquent, en privé «un manqu