Une simili-perquisition a eu lieu hier dans des locaux de Matignon. Opérée par des policiers mandatés par Bernard Augonnet, juge d'instruction à Nanterre chargé de la privatisation de la CGM (Compagnie générale maritime), elle s'est déroulée sous la forme courtoise d'une simple «consultation» de documents. A la différence d'une perquisition, où les enquêteurs débarquent sans prévenir, une consultation se contente d'obtenir l'accès, sur rendez-vous, à des documents accessibles sans tralalas de procédure. Cette visite aux archives du Secrétariat général du gouvernement, à quelques mètres de l'hôtel Matignon, indique que le juge Augonnet entend remonter l'échelle des responsabilités pour établir comment le gouvernement Juppé a pu, en octobre 1996, privatiser la CGM au profit de la CMA (Compagnie maritime d'affrètement), contrôlée par Jacques Saadé, homme d'affaires franco-libanais proche du RPR.
Escroquerie. En mai, une perquisition à Bercy avait permis de saisir des notes de collaborateurs de Jean Arthuis, ministre de l'Economie de l'époque, opposé au choix en préparation (Libération du 23 juin). L'une d'elles soulignait que Jean-Jacques Augier, prétendant à la CGM, associé à Georges Pébereau et André Rousselet, était «mieux-disant patrimonialement et industriellement». Une autre mettait les pieds dans le plat: «Le ministre des Transports [Bernard Pons], le Premier ministre [Alain Juppé] et, semble-t-il, le président de la République [Jacques Chirac] seraient favorables à l'off