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Libération

Dix ans de prison pour le tireur de Vauvert.

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Joël Elie avait tué par balle Mounir Oubajja, en 1999.
publié le 8 décembre 2000 à 7h41

Nîmes envoyée spéciale

Joël Elie, cette «face de craie» comme lui a lancé un jour un des jeunes Arabes qu'il avait pour voisins à la cité HLM des Bosquets à Vauvert (Gard), a été condamné hier à dix ans de réclusion criminelle pour avoir tué Mounir Oubajja. L'avocat de Joël Elie a annoncé que son client allait se pourvoir en cassation.

Mounir Oubajja était arabe, de ceux que la petite ville voudrait cantonner dans ses HLM, loin de la belle place Gambetta et de ses cafés. Il avait 19 ans. Il est mort la nuit du 16 mai 1999, d'une balle tirée par Joël Elie parce que celui-ci l'avait vu s'approcher de sa voiture.

Sans un mot. A l'annonce de ce verdict sous haute surveillance ­ les cars de CRS cernaient le palais de justice de Nîmes ­, un lourd silence est tombé sur la salle d'audience. Le père, la mère, les deux soeurs de Mounir Oubajja ont quitté le palais sans un mot. L'avocat général, qui pense que le tireur n'a jamais eu l'intention de tuer, avait requis huit ans. Les jurés ont été plus sévères. Mais, eux non plus n'ont pas estimé que Joël Elie a tiré pour tuer. Ils lui ont infligé les dix ans, non pas pour meurtre ­ crime pour lequel l'accusé comparaissait ­, mais pour violence volontaire avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

L'avocat général, Alain Lapierre, orne sa robe de sa légion d'honneur, et assure ne pas être «une entité sans coeur, sans foi, sans émotion». Mais, pour lui, la mort du jeune homme est due à la «fatalité». Son argument? Joël Elie a