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Libération

Condamné à trente ans, et soulagé.

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Jean-Paul Barbault a reconnu avoir enlevé neuf fillettes et en avoir violé deux.
publié le 9 décembre 2000 à 7h44

Carcassonne envoyé spécial

La petite fille agressée et sa mère admettant que le témoignage à huis clos n'était peut-être pas la meilleure manière d'oublier cette histoire; l'agresseur reconnaissant, après trois ans de dénégation, avoir violé deux des neuf fillettes enlevées; une experte-psychologue expliquant aux victimes qu'un procès d'assises doit justement servir à remettre les faits et les rôles de chacun à leur place... Le procès du pédophile Jean-Paul Barbault, qui s'est terminé hier à Carcassonne, a tourné en trois jours à la leçon de pédagogie judiciaire.

Démons. Dix minutes ont suffi à l'avocat général Keil pour requérir vingt-cinq à trente ans de réclusion contre le «déviant pervers sexuel» Jean-Paul Barbault. Dans le box des accusés, l'homme de 37 ans et père de deux enfants n'a pas cillé. Il était visiblement venu chercher là une condamnation. «La vérité sort de la bouche des enfants victimes, explique-t-il au président Jacques Rey qui l'interroge. Si ceux-là disent qu'il y a eu viol, c'est qu'il y a eu viol, quels que soient les souvenirs que je puisse moi-même avoir.» Pourquoi n'admettre ces faits qu'aujourd'hui?, insiste le président. «Parce que je ne pouvais plus vivre avec cette chape de plomb sur les épaules», répond-il. En fait, il se libère. Jean-Paul Barbault est dans le box des accusés comme sur un divan. Il a entamé une psychothérapie en prison depuis 1997. Il vient la conclure devant ses juges. Il a eu le temps d'apprendre, en trois ans, qu'il ne guérir