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Libération

Le passeport de l'homme invisible.

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La police est sur la piste du document utilisé par Sirven.
publié le 9 décembre 2000 à 7h44

L'affaire du passeport français d'Alfred Sirven, ex-numéro deux d'Elf en cavale, qui s'est caché aux Philippines sous le nom de feu Robert Lapierre, artisan fourreur, a suscité l'ouverture d'un dossier d'instruction à Paris, contre X., pour «falsification de documents administratifs». La juge Eva Joly et la brigade financière, qui cherchent à retracer le circuit de ce document utilisé par Sirven, ont commencé par placer en garde à vue jeudi soir le fils Lapierre, Jean-Marie, qui a sollicité et obtenu ce passeport n° 98IZ44988, le 21 avril 1998, de la préfecture de police de Paris. Vendredi soir, le fils a été mis en examen, soupçonné d'avoir «participé à un trafic de papiers» et négocié le passeport de papa, «environ 100 000 francs». L'intermédiaire, «l'un de ses amis», qui lui a commandé et réglé le document rubis sur l'ongle, se retrouve dans le collimateur.

Cancer. Mandaté par son père, domicilié au 80 de la rue Lamarck, le fils s'était présenté à l'antenne de police de l'arrondissement (le XVIIIe) à trois reprises en vingt-quatre heures avec un livret de famille daté de 1951 et un passeport périmé depuis... 1994. Selon un enquêteur, le fils suspecté «a été bien en peine d'expliquer pourquoi, quatre ans plus tard, son père malade» qui ne voyageait jamais à l'étranger «a eu besoin d'un passeport alors qu'il était hospitalisé», pour un cancer en phase terminale. Les policiers ont eu du mal à débrouiller «plusieurs versions avancées par ce monsieur gêné et fumeux», responsabl