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Libération

Les CHU en petite forme

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Un rapport souligne la désaffection des médecins et la surcharge de travail.
par Sophie SENTY
publié le 9 décembre 2000 à 7h47

Les centres hospitaliers universitaires, longtemps très convoités pour leur prestige, vont-ils être eux aussi atteints par la désaffection du corps médical comme la subissent, aujourd'hui, la plupart des hôpitaux généraux? C'est la crainte affichée par les pouvoirs publics. Un rapport de l'Académie de médecine, rendu public la semaine dernière, le confirme.

L'enquête a été effectuée dans 36 CHU métropolitains. «Quatre points précis peuvent expliquer cette tendance: lourdeur administrative, multiplicité des tâches, dégradation de l'autorité des chefs de service et rétributions inadaptées aux responsabilités, explique le rapport. Parmi les médecins sondés, 44 % relèvent un nombre injustifié de rapports demandés par l'administration, toutes surcharges venant au détriment de l'obligation réelle qui doit rester celle des soins.» Et les dialogues sont difficiles avec une administration très hiérarchisée. Résultat: «39 % des chefs de service envisagent de quitter leurs fonctions.»

Tâches administratives. Et les remplaçants ne se bousculent pas au portillon: «38 % des non-chefs de service refusent la chefferie de service, ce qui est un chiffre très important quand on sait la valeur autrefois attachée à cette promotion, qui représentait le sommet souhaité d'une carrière de PU-PH [praticien universitaire, praticien hospitalier].» Pour tenter d'y remédier, l'Académie propose de limiter les tâches administratives des chefs de service. Un diagnostic impliquant, entre autres, la création de