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Libération

Marseille: un Panier rempli d'irrégularités.

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Quatre audits dénoncent des dérives financières passées.
publié le 9 décembre 2000 à 7h44

Marseille de notre correspondant

Longtemps, la ville de Marseille a gardé sous le coude les audits sur la réhabilitation du quartier historique du Panier, et on comprend pourquoi: ils sont désastreux. Mais une poignée de citoyens réunis dans une association, Un centre-ville pour tous, a réussi à se les faire communiquer, via la commission d'accès aux documents administratifs. Et ces audits, que Libération a pu se procurer, montrent bien des «dérives, financières, administratives et techniques», une «grande opacité» et «de nombreuses irrégularités», comme l'affirmait jeudi l'association. Hier, Danielle Servant, la conseillère municipale déléguée au logement de la municipalité DL-RPR, a qualifié de «non-événement» cette «compilation partielle et tendancieuse» et soutenu que tout cela, c'est du passé, puisque les procédures ont été réformées.

Pourtant, les quatre cabinets d'audit (1) qui se sont penchés en 1998 sur le PRI (périmètre de restauration immobilière) du Panier, à la demande de la société d'économie mixte (SEM) Marseille Habitat, se montrent particulièrement sévères. En gros, le PRI engagé en 1993 devait être mené par cette SEM, mais celle-ci a vu ses pouvoirs si largement délégués à des intervenants extérieurs qu'elle a fini par ne plus rien contrôler.

C'est en effet un intervenant extérieur, Christophe Rémy, qui est de fait le patron de l'affaire via une structure créée pour l'occasion, un «ensemble informel dont la situation juridique n'est pas définie», note l'audit