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Libération
Reportage

Dix ans après, les enquêteurs retrouvent la trace des tueurs.

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Carole est morte en 1990. Deux suspects ont été écroués.
publié le 11 décembre 2000 à 7h46

Montceau-les-Mines envoyé spécial

Sur la pancarte est écrit «Pêche réservée au personnel des houillères». En contrebas, il y a l'étang de Ramus. Un gros trou d'eau nappé de brouillard, bordé par le bois de Rozelay. Depuis dix ans, les gendarmes ont refait cent fois le chemin de ces rives de terre noire à une quinzaine de kilomètres de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire). Convaincus qu'ils étaient d'y trouver, un jour ou l'autre, la clé de leur enquête sur la mort de Carole Soltysiak, 13 ans.

Le dimanche 18 novembre 1990, il n'y a qu'un tapis de feuilles mortes qui dissimule le corps de la jeune fille, non loin de l'étang. Carole a disparu la veille. Sur les derniers 600 mètres la séparant de la maison de ses parents. Car, avant, elle était avec un ami qui l'a raccompagnée sur la petite route menant au Vernois, une «cité» contiguë à Montceau-les-Mines, alignements de petites maisons construites pour les mineurs et leurs familles. Carole et son ami se sont séparés à 17 h 30. Le soir, inquiets, ses parents préviennent la police. Au cours de la nuit, la mère est sortie pieds nus sous la pluie dans le jardin en hurlant «Carole est morte!». Dix ans après, elle appuie sa main sur son ventre en affirmant: «J'ai senti en moi qu'on la tuait.» Son mari l'écoute, calé contre la cheminée. Lui a besoin de s'occuper les mains. Alors il roule des cigarettes, et jette les mégots dans le feu.

Vêtements introuvables. C'est un chasseur qui a découvert le cadavre de sa fille. Carole est nue. Elle p