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Libération

Vraie paranoïa ou internement abusif?

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Un cas réétudié, après 17 ans d'asile.
publié le 14 décembre 2000 à 7h59

Bordeaux correspondance

Dans la longue bataille qui l'oppose à l'administration médicale, Claude Baudoin, qui se dit victime d'un internement «abusif», vient de remporter une minuscule victoire: la cour d'appel de Bordeaux a demandé, hier, une nouvelle expertise pour «apprécier s'il souffre de troubles mentaux pouvant compromettre l'ordre public ou la sécurité des personnes». A 55 ans, il a déjà passé dix-sept ans de sa vie en asile psychiatrique, en unité réservée aux malades difficiles (UMD), après avoir purgé douze ans de prison pour un crime passionnel. A l'époque de son premier internement à Montfavet (Vaucluse), un rapport le décrit comme un «paranoïaque» présentant une «agressivité très grave». Onze ans plus tard, en janvier 1998, une expertise psychiatrique conclut à l'absence de pathologie mentale et la cour d'appel de Nîmes lui rend la liberté.

Soutien. Mais, en juillet 1998, après un accrochage musclé avec un concierge d'hôpital, il se retrouve à nouveau en UMD, àÊCadillac, près de Bordeaux. Depuis, il se bat pour en sortir, avec le soutien du Groupe information asile. Mais les procédures sont lentes: sa dernière demande de sortie immédiate a été déposée en juillet 1998, rejetée en janvier 1999 et enfin examinée en appel le 15 novembre dernier.

A l'audience, son avocate, Me Andolfatto, a souligné que le rapport motivant le rejet de sa demande de sortie évoquait plus son «activité procédurière intense», ses «contestations et revendications», son «égocentrisme» et sa «