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Libération

L'étonnante lettre à Liza de l'ETA.

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Les indépendantistes basques français doutent de son authenticité.
publié le 15 décembre 2000 à 8h07

«A Monsieur Bixente Lizarazu. Bonjour. L'organisation ETA a décidé de prendre contact avec toi afin de te faire part de son point de vue. Tu seras peut-être étonné de savoir jusqu'à quel point nous suivons la façon dont tu mènes ta carrière sportive.» Une carrière qui vaut au joueur de foot une demande pressante de paiement d'«impôt révolutionnaire». Et une protection policière (Libération d'hier). L'intégralité de la traduction de la lettre, reçue chez ses parents, signée l'ETA (avec logo et cachet), que Libération s'est procurée livre «des sentiments contradictoires» sur le joueur: «D'un côté, voir un Basque au sommet de la hiérarchie fait naître joie et exaltation, et d'un autre côté, voir un des siens défendre des couleurs et des idées qui ne sont pas les siennes fait naître peine et rage.»

L'auteur tente de le convaincre de se battre pour que les sportifs basques défendent leur propre drapeau, et non pas de «jouer les uns contre les autres sous les couleurs de la France et de l'Espagne»: «Vous, sportifs [...], ne pouvez pas rester immobiles alors que d'autres luttent. Par contre, vous pourriez servir d'exemple.»

«Pays ennemi». L'ETA parle ensuite de son «inquiétude» et de sa «colère» avec l'engagement de Lizarazu, durant la coupe d'Europe, sous la bannière de la France, «pays ennemi» dont il aurait «pris le parti» pour trois raisons: «Tu ne te sens pas basque», «pour l'argent promis» et «ton avenir professionnel». Or, «un citoyen ne peut avoir deux patries». Bixente Lizar