Draguignan envoyé spécial
Dans la petite résidence HLM proprette de Billette, à Draguignan (Var), Patrick dit qu'il a «de la peine et de la haine». Emile Louis, 66 ans, le parrain de son fils, est parti d'ici mardi entre des gendarmes et, depuis, le visage d'Emile défile en boucle à la télé sur fond d'histoires abominables. Patrick a recueilli Chantal, la femme d'Emile, «elle a la tête fragile». Et Patrick se lamente: «C'est pas possible qu'il ait fait tout ça.»
Patrick a connu Emile en 1993, en arrivant ici. Emile sortait de prison, en 1992. «Il nous a dit qu'il était allé en prison parce qu'il avait tué un Arabe, il en était tout fier, parce qu'il était beaucoup Front national», raconte Patrick. Avec son «histoire d'Arabe», Emile cachait autre chose. D'avril à août 1989, dans son mobile home du camping de Parpaillon, à Roquebrune-sur-Argens, Emile s'était rendu coupable d'«attentat à la pudeur avec violence, contrainte ou surprise» sur deux fillettes âgées de moins de 15 ans.
Récidive. Le 23 novembre 1989, le tribunal correctionnel de Draguignan le condamnait à cinq ans de prison, dont un an avec sursis, et trois ans de mise à l'épreuve, «avec obligation de suivre un traitement médical approprié à son cas». Emile était alors en état de récidive légale, après une première con damnation équivalente pour des faits similaires, prononcée le 14 décembre 1983 à Auxerre.
En 1992, quand il est ressorti, il s'est marié rapidement avec Chantal, plus jeune de dix-sept ans. «Chantal arriva