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Libération

Nuage de Tchernobyl: les cancers restent un mystère

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Une étude souligne le manque de suivi en France.
publié le 16 décembre 2000 à 8h09

Combien de victimes le passage du nuage de Tchernobyl sur la France, du 27 avril au 5 mai 1986, a-t-il fait? De combien de cancers supplémentaires de la thyroïde sera-t-il responsable en 2015, chez les enfants de l'est du pays ? On espérait une réponse de l'étude sur «Le risque de cancer de la thyroïde lié aux retombées de l'accident de Tchernobyl en France», commandée en janvier 2000 par la Direction générale de la santé à l'INVS (Institut national de veille sanitaire) et à l'IPSN (Institut de protection et de sûreté nucléaire).

Il n'en est rien. Ces travaux, dont les conclusions ont été publiées hier, soulignent en revanche les carences des gouvernements successifs. Pendant les jours, les mois et les années qui ont suivi la catastrophe, ils n'ont pas jugé bon de doter la France des outils qui auraient permis un meilleur suivi de la contamination de la population.

Epargnée. Le 26 avril 1986 à 1 h 23, le réacteur n° 4 de la centrale de Tchernobyl explose. Le premier panache radioactif est emporté vers le nord, puis vers le sud. Celui du lendemain, vers l'ouest. Abordant la France dans la nuit du 27, il la traverse entre le 30 avril et le 5 mai. Jugeant qu'aucune «contre-mesure sanitaire» n'est nécessaire, les pouvoirs publics décrètent que les prises préventives d'iode ne sont «ni justifiées ni opportunes». Et n'imposent pas de limitation de la commercialisation du lait et des produits laitiers, contrairement à l'Allemagne, l'Autriche et l'Italie. Les jours suivant l'explosion