Montpellier correspondance

Quinquagénaires, Philippe et Aimée Narré formaient un couple uni. Il y a deux ans, Aimée, institutrice à l'école Victor-Hugo de Lunel (Hérault), avait pris sa retraite pour accompagner son mari, commandant de bord à Air France. Quand elle n'était pas à Nouméa, au Japon, ou en Inde, elle s'occupait de sa petite-fille. Vendredi soir, on a retrouvé leurs corps. Morts par strangulation. Mercredi probablement, selon le légiste.

Vers 16 heures, la femme de ménage du couple a découvert des traces de sang suspectes en entrant dans la villa. Les gendarmes de Lunel, alertés, trouvent une série de taches mal effacées, la porte de la salle de bains fracturée et deux sacs de torchons sanglants. Ils explorent une cabane de jardin, fermée à clé. Sous un matelas, taché de sang, une trappe. C'est là, dans une cave à vin, qu'ils découvrent les corps, saucissonnés dans des couvertures. Lui, le visage enfermé dans un sac plastique, porte des marques de coups, et une blessure à l'arme blanche.

A l'école Victor-Hugo, Aimée a laissé le souvenir d'une institutrice remarquable, particulièrement à l'écoute des enfants en difficulté. Il y a deux semaines, Philippe avait participé aux états généraux d'une liste pour les municipales. Le couple n'avait pas d'histoires. Mais un souci. Philippe et Aimée avaient recueilli l'un des sept enfants de l'ex-concubine du pilote, placé à la Ddass. Connu des gendarmes pour sa toxicomanie. «Aimée avait à coeur qu'il s'en sorte», confie l'une d