Tribunal correctionnelde ParisLa présidente est rapide et énergique et dit à Eric «vous êtes magasinier, salarié, marié. Vous avez déjà été condamné». Quatre fois en fait, dont deux pour avoir conduit ivre. Eric a récidivé et, il y a six mois, le tribunal a ajourné sa peine et lui a ordonné de se soigner. «Nous avons là un rapport du juge de l'application des peines de Bobigny, soupire la juge, mais je n'ai pas l'impression qu'il ait bien compris, car il conclut à la non-révocation du sursis, ce qui n'est pas la question qui lui était posée. Mais enfin, le rapport est favorable.» Eric est suivi par un médecin et a subi une cure de sevrage.
«Pourquoi une cure? Vous aviez recommencé à boire?» gronde la présidente. «Oui», dit Eric. «Une rechute, alors? Enfin, monsieur, on vous met en ajournement et vous recommencez! Vous rendez-vous compte que vous êtes à la porte de la prison?» Eric tente «j'ai arrêté...», mais la présidente menace «monsieur, si vous n'aviez pas d'emploi... ça vous tient la tête hors de l'eau pour la justice!». L'ajournement est à nouveau reporté à six mois, avec obligation de soins. Mallah entre dans le box, «marié, un enfant, en instance de divorce, lit la présidente, il est plongeur. Enfin, il l'était, car son incarcération a dû lui faire perdre son emploi». Il a déjà été condamné à trois mois de sursis pour violences sur sa femme. «Et il s'agit encore des mêmes faits», explique la juge.
Mallah avait comparu il y a trois semaines devant le tribunal. «Il avait