Menu
Libération

Six ans d'instruction sur «la vente du siècle».

Article réservé aux abonnés
A l'origine, le couple Bourdon voulait faire don de sa collection.
publié le 18 décembre 2000 à 8h10

Chaque élément du scandale de la vente Bourdon, révélé par Libération (1), a été confirmé par l'instruction en 1994. En mars 1990, à Drouot, Me Loudmer a dispersé la collection d'art moderne d'un couple galeriste parisien, les Bourdon. La «vente du siècle» rapporta plus de 500 millions de francs. Octogénaires, sans enfant, Marcelle et Lucien Bourdon voulaient tout donner. Leur ami de trente ans, Me Loudmer, créa alors une association, dont il devint administrateur et trésorier, qui hérita du pactole. Guy Loudmer est d'abord accusé d'avoir surfacturé les honoraires (50 millions de francs hors taxes) et les frais de la vente. Marcelle Bourdon était «âgée et mal voyante». Devant la juge, il s'est défendu, évoquant une «prime de gentillesse» accordée par la vieille dame... Durant cette vente, Guy Loudmer est accusé d'avoir adjugé «fictivement» cinq peintures à sa société écran IAI. Non payées, elles furent finalement récupérées par les Bourdon. Me Loudmer a quand même encaissé les 2,4 millions de francs d'honoraires correspondants.

Guy Loudmer a aussi inclus dans la vente un tableau de Derain, le Pont de Chatou, que les Bourdon vou laient donner au Musée national d'art moderne. La toile fut préemptée pour 46 millions de francs par le musée. Mais, en fait, les Bourdon s'étaient arrangés avec le directeur d'alors du musée, Stéphane Martin, en faisant grâce du paiement. Pour autant, le commissaire-priseur a pris ses honoraires, et les Bourdon ont pris en charge les frais du musée. E