Bordeaux correspondance
La plus applaudie, hier, par les robes noires qui manifestaient à Bordeaux, n'a pas été la garde des Sceaux. Loin de là: des sifflets et des huées ont accueilli le compte rendu de sa brève rencontre avec six bâtonniers de la région, en marge d'un séminaire européen organisé à l'Ecole nationale de magistrature (ENM). Les applaudissements, c'est la représentante du Syndicat de la magistrature (SM) qui les a provoqués, en proposant une «plate-formeÊcommune» unissant magistrats, avocats et fonctionnaires «pour un véritable projet de justice». «La nouvelle loi sur la présomption d'innocence risque de ne s'appliquer que pour ceux qui ont les moyens de payer», a lancé Josianne Coll, la doyenne des juges d'instruction, pendant une assemblée générale improvisée en fin d'après-midi au palais de justice. Et des réunions intersyndicales vont être lancées dès la rentrée de janvier. Le SM, avec l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), a fait remettre hier à Marylise Lebranchu une motion qui dénonce une «politique budgétaire misérabiliste» et un «état de catastrophe annoncée» pour la justice.
La ministre, elle, n'a rien promis aux avocats du Sud-Ouest. Tout au plus a-t-elle compati avec «la géographie de l'exclusion qui frappe certains barreaux plus que d'autres», notamment dans la région. «Je crois avoir mis un maximum de propositionsÊsur la table des négociations», a-t-elle dit au cours d'une courte conférence de presse. «Si on ne sort pas du conflit ce