Jérôme Bédier, patron de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui regroupe les grandes enseignes du secteur, de Auchan à Super U en passant par Carrefour et Monoprix, veut «sortir par le haut»de la crise de la vache folle. Il explique pourquoi le prix du steak ne baisse pas et annonce le lancement d'un nouveau label de qualité pour le boeuf.
Vous préconisez plus de viande de meilleure qualité, donc plus chère pour le consommateur de 15 % à 40 %, dans le cas du bio. N'est-ce pas paradoxal pour la grande distribution, dont l'objectif est de vendre moins cher au plus grand nombre?
Non. D'abord, nous sommes toujours sortis des crises par le haut. Quand on a découvert le poulet et le veau aux hormones, nous avons mis en place des labels de qualité et de traçabilité. Il faut poursuivre avec le boeuf aujourd'hui. Mais la gamme de prix doit rester ouverte. Nous souhaitons que le haut de gamme monte en puissance pour passer rapidement de 15 à 20% de l'offre. Pour autant,60% de la viande de boeuf distribuée chez nous doit rester accessible et pas plus chère que maintenant. C'est possible si toute la filière se mobilise, au plus tard d'ici à la fin janvier 2001: on démocratise et on monte en gamme en même temps. Cela a marché pour le poulet, il n'y a pas de raison que nous n'y parvenions pas avec le boeuf.
La baisse de la consommation de steaks atteint 30 % à 40 % dans les hypers. Pourquoi les prix ne baissent-ils pas en