La famille de Sidibé Mamoudou vit aujourd'hui dans un mobile home au camping du bois de Boulogne. Un hébergement provisoire trouvé avec l'aide des services sociaux de la mairie du XIXe arrondissement de Paris. Cet homme de 32 ans, son épouse et leurs deux enfants de 4 et 2 ans ont été expulsés le 12 octobre. Depuis 1997, ils louaient un studio rue Arthur-Rozier. Le couple n'avait pas de problèmes d'impayés, mais le bail de leur logement était au nom du frère de Sidibé. «Il avait occupé le studio pendant deux ans avant nous.» Illégal sans l'autorisation expresse du propriétaire. Mais ces situations ne sont pas rares en région parisienne: on s'arrange entre amis ou membres de la famille pour trouver à se loger.
L'affaire n'avait d'ailleurs pas troublé outre mesure le bailleur, qui a accepté de percevoir, à partir de 1997, les chèques du loyer émis par Sidibé. Les choses se sont gâtées début 1999, lorsqu'il s'est rendu à la Caisse d'allocations familiales pour déposer une demande d'allocation logement. «Là on m'a dit qu'il fallait mettre le bail à mon nom pour ouvrir un dossier.» Le propriétaire saute sur l'occasion. «Il m'a dit: "Moi, je veux vendre ce studio. Soit vous l'achetez, soit vous partez".» Une procédure judiciaire suit, avec un jugement ordonnant de quitter les lieux.
Après leur expulsion, la famille séjourne quelques jours à l'hôtel avant de trouver ce point de chute au bois de Boulogne. Loyer: 9 500 F par mois. «Pour l'instant les services sociaux payent 7 500 F et