Marie-Louise Biloa se souvient: «Ce matin-là, j'avais amené ma fille chez l'orthophoniste. Lorsque je suis rentrée, ma mère était prostrée dans le couloir. Il y avait le commissaire de police et l'huissier. Ils nous ont dit: "Prenez quelques affaires." On a juste eu le temps d'attraper des pantalons et des tricots pour les enfants. Puis ils ont fermé la porte. C'était fini. On était dehors.» Cette mère de famille de 40 ans, a été expulsée le 13 octobre du logement qu'elle occupait à Noisy-le-Grand avec ses enfants des jumeaux de 7 ans et sa mère de 61 ans. Les quatre ont évité la rue en trouvant refuge dans la famille d'un cousin à Saint-Mandé. «Ils nous hébergent depuis. On a une chambre pour nous.»
Spirale. L'histoire de Marie-Louise est celle d'une femme prise dans la spirale de la précarité après une rupture conjugale et la perte de son emploi de femme de chambre dans un hôtel parisien. Faute de ressources suffisantes, les impayés de loyers (5 800 F par mois pour un F4) se sont accumulés. «Pour prouver ma bonne foi, on se sacrifiait pour régler 3 000 F tous les mois.» Mais cela n'a pas suffi à éviter un jugement d'expulsion. Une demande de HLM au loyer plus abordable , déposée il y a deux ans, est restée lettre morte. «Courant septembre, j'ai été convoquée au commissariat. Ils m'ont demandé de partir. J'ai dit au commissaire: "Mais comment je peux quitter mon logement avec mes deux enfants et ma mère?" Il m'a répondu: "Vous devez rendre vos clés pour le 2 octobre,