Six ans après l'assassinat de Jean-François Filippi, maire divers droite de Lucciana (Haute-Corse), cinq hommes d'affaires de l'île liés à l'ex-FLNC-Canal habituel sont en garde à vue et interrogés sur un contrat à 250 millions de francs qui concernait le traitement des ordures ménagères de la région de Bastia. Adrien Rioni, 58 ans, chef d'entreprise, PDG à l'époque de la société Agostini, du groupe Idex, qui avait soumissionné à ce marché public, et son associé Claude Armani, 67 ans, architecte, ont été transférés à Paris dans les locaux de la division nationale antiterroriste. Deux anciens administrateurs d'Agostini, Jean-Baptiste Dominici, 46 ans gendre du sénateur RPR Paul Natali , et Jean-Marc Cermolacce, 38 ans, sont questionnés dans les locaux de la PJ en Corse. De même que Pierre Natali, le fils du sénateur, «à titre de simple témoin».
La juge antiterroriste Laurence Le Vert a récupéré voilà trois mois l'instruction à un collègue de Bastia, et suppute que Jean-François Filippi, homme à multiples casquettes, a été exécuté en tant que président du syndicat intercommunal à vocation unique (Sivu) chargé du dossier des 24 000 tonnes de déchets, sur fond de règlements de comptes entre factions nationalistes.
«Intrigués». Le 26 décembre 1994, à 6h30 du matin, Jean-François Filippi, président du club de foot SC Bastia, a été tué à 52 ans d'une seule balle à la sortie de sa villa par un tireur embusqué. C'était neuf jours avant le procès de la catastrophe de Furiani (17 mort