Bordeaux correspondance
Mustapha Al-Amoui ne sait pas s'il passera Noël avec Emmanuelle, sa compagne, et Marouan, son fils de 2 mois. Peut-être sera-t-il expulsé avant. Actuellement en prison, ce Marocain attend en effet que la justice lève l'interdiction du territoire français (ITF) qui le frappe depuis sa condamnation pour trafic de drogue.
«Détenu modèle». Tombé avec deux amis pour une affaire d'héroïne, il est condamné à trois ans ferme assortis de trois ans d'ITF. Sa compagne le visite régulièrement au centre pénitentiaire de Neuvic (Lot-et-Garonne) et tombe enceinte l'an dernier: «Un bébé parloir, pas vu pas pris», comme elle dit. Elle est sûre que le père de son enfant «ne recommencera jamais», qu'il «faut lui donner sa chance» parce que, avant de fauter, il était un maçon sans histoire et que, depuis, il a été un «détenu modèle». Ils ont 32 et 31 ans, se sont connus dans une cité de la banlieue bor delaise et veulent faire leur vie ensemble.
Il a tenté d'obtenir un relèvement de sa peine complémentaire, mais n'a obtenu en appel qu'une aggravation de trois à cinq ans de l'ITF. De son côté, elle a fait des démarches pour l'épouser ou, à défaut, pour obtenir qu'il puisse reconnaître anténatalement son enfant, qui sera, comme elle, de nationalité française. En vain. A la naissance de Marouan, faute de mieux, le couple fait enregistrer par acte notarié une reconnaissance en paternité pour obtenir une autorité parentale conjointe.
Arrive le mois d'octobre, Mustapha a purgé sa