Bordeaux correspondance
Nicole Jourdrein va devoir tout reprendre à zéro pour tenter de faire admettre que son époux, Gérard, ancien adjudant-chef mort d'un double cancer en août, a bien été victime de la guerre du Golfe. La cour régionale des pensions de Bordeaux a en effet rejeté mardi une demande d'autopsie visant à établir si les troubles respiratoires et rénaux dont le militaire souffrait ont été provoqués par son exposition à des poussières toxiques chimiques et à des rayonnements d'uranium appauvri.
Tétanie. Pour faire valoir ses droits, la veuve devra donc initier une nouvelle procédure auprès du service de pensions de l'armée. Motif: en 1995, c'est son mari qui avait lancé la procédure et son décès a clos de facto le dossier. Pugnaces, cette enseignante de 43 ans et son fils Cédric, 22 ans, ont toujours dit qu'ils iraient jusqu'au bout de leur bataille «quelle que soit sa durée». Parce que, sur le plan symbolique, ils veulent faire reconnaître que l'ancien adjudant est «mort au service de son pays».
AprèsÊune mission en Arabie Saoudite, où, début 1991, il était intervenuÊpendant dix jours sur des avions de retour des zones de bombardement, le militaire souffre de faiblesses inexplicables, avec des crises d'étouffement et de tétanie. A l'hôpital militaire, on diagnostique un paludisme, puis une hépatite. Six ans plus tard, face àÊl'aggravation inexplicable de son état, sa famille exige son transfert en hôpital civil, oùÊles médecins diagnostiquent un cancer. Gérard Jour