Menu
Libération

Adoption: l'espoir déçu de l'institutrice lesbienne.

Article réservé aux abonnés
En première instance, elle avait obtenu le feu vert.A Nancy, la cour d'appel lui refuse l'autorisation.
publié le 22 décembre 2000 à 8h23
(mis à jour le 22 décembre 2000 à 8h23)

Elle a la voix fatiguée, le timbre amer, mais dit qu'elle «ne baisse pas les bras». L'institutrice de 39 ans s'est vu refuser hier l'agrément d'adoption par la cour administrative d'appel de Nancy parce qu'elle vivait une relation homosexuelle stable avec une autre femme. En février 2000, le tribunal administratif de Besançon l'avait pourtant autorisée à adopter un enfant. Mais le conseil général du Jura a fait appel de cette décision et les juges de la cour d'appel se sont finalement rangés à la jurisprudence du Conseil d'Etat (lire ci-dessous). «C'est une immense déception, on y croyait», dit l'institutrice jurassienne. «Aujourd'hui on n'a plus le choix, il faut continuer, faire un pourvoi en cassation auprès du Conseil d'Etat.»

«Côté militant». La requérante et son amie veulent garder l'anonymat, «parce que c'est quand même une affaire privée, très douloureuse». Elles se rendent pourtant compte qu'aujourd'hui, leur lutte a «forcément un côté militant». «Si ce combat peut aider les autres, tant mieux. Nous on a fait ça pour élever un enfant, le rendre heureux.»

Tout a commencé il y a dix ans, quand le désir d'enfant est devenu «vraiment pressant». «On a envisagé le problème sous toutes ses formes, puis on a pensé que l'adoption était la meilleure solution pour nous et pour l'enfant à venir.» Le couple a des amies lesbiennes qui ont obtenu l'agrément en cachant leur homosexualité. «Elles ont clairement menti, elles ont dit qu'elles avaient des relations avec