«Avez-vous l'habitude de sortir des Japonais con gelés d'un réfrigérateur?», demande l'avocat général au jeune officier de police. L'enquêteur de la 6e direction de la police judiciaire (DPJ) sourit. Témoin hier devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine, il faisait partie de l'équipe chargée des investigations menées après la mort, le 11 mars 1998, d'un architecte japonais. Akira Ojima avait été tué à 57 ans d'une balle dans la nuque. L'assassin avait caché le corps dans le congélateur de sa maison de Nanterre (Hauts-de-Seine). «Et ce n'est pas la seule chose qui dépasse l'entendement dans cette affaire!», soupire l'avocat général.
La mort violente du meurtrier de l'architecte (retrouvé pendu dans sa cellule), la mort de la commanditaire du meurtre, une Japonaise (pendue elle aussi en prison), et la mort d'un de leurs complices (assassiné en 1999 de deux balles dans la tête) n'éclaircissent pas les débats de la cour d'assises. N'y comparaissent que deux com parses de l'enlèvement d'Akira Ojima, deux jours avant son assassinat. Et l'un des deux nie avec quel ques bons arguments toute participation à l'affaire. Les policiers ne sont pas parvenus à savoir qui était ce mystérieux architecte. Etait-il vraiment architecte? «Décorateur», croit savoir le policier. La question de la secte Sokagakkaï, dont Ojima aurait été mem bre, a été posée. Les enquêteurs se sont contentés d'interroger l'ambassade du Japon à Paris, qui a démenti, ainsi que toute appartenance de la victime à u