Les présidents africains l'avaient surnommé «Papamadit». Jean-Christophe Mitterrand, fils aîné de l'ancien président de la République et ancien patron de la cellule Afrique de l'Elysée, a été mis en examen hier soir pour «trafic d'influence, complicité de trafic d'armes et recel d'abus de biens sociaux» et écroué. Il avait été placé en garde à vue dans l'après-midi par les juges Philippe Courroye et Isabelle Prevost-Desprez, qui instruisent l'affaire des trafics d'armes de la société française Brenco. Il aurait reçu des fonds de Brenco, via son PDG Pierre Falcone, à hauteur de 1,8 million de dollars (environ 10 millions de francs) entre 1993 et 1998. Le fils de Mitterrand a expliqué avoir fait transiter par Brenco des commissions qui lui étaient versées sur des marchés pétroliers, notamment un versement de 700 000 dollars (5 millions de francs environ) sur un compte suisse.
Deux réseaux. Les dossiers et disquettes informatiques saisis chez Falcone et ses collaborateurs n'en finissent pas de «parler». Ils révèlent l'étroite collaboration africaine des réseaux d'influence socialistes, longtemps incarnés par Jean-Christophe Mitterrand, avec ceux de l'ancien ministre de l'Intérieur Charles Pasqua. Cette alliance s'était instituée ambassadrice des sociétés françaises comme Elf-Aquitaine qui a couvé en son sein les deux réseaux. Qu'on parle pétrole ou fourniture d'armes aux autorités, des intermédiaires, tels Pierre Falcone, venaient tendre la sébile. L'homme d'affaires, mis en e