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Libération

Japonais congelé : l'avocat dénonce le «fiasco policier».

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Les deux survivants de l'affaire écopent de 18 et 10 ans de prison.
publié le 23 décembre 2000 à 8h26

L'avocat général se souviendra «toute sa vie» de «cette affaire extraordinaire». Dans la soirée du 19 mars 1998, il accompagne les policiers dans un pavillon de Nanterre (Hauts-de-Seine). «C'est la première fois que je suis allé trouver un Japonais congelé dans un congélateur», raconte le magistrat. «C'est un scénario de film, la trame d'un roman, insiste-t-il, où nous avons plus de morts que de vivants.»

Les morts, l'avocat général les compte, il y en a quatre: la victime, Akira Ojima, un architecte japonais, séquestré avant d'être tué d'une balle dans la nuque; la commanditaire du meurtre, Ayoko Umeda, une compatriote retrouvée pendue dans sa cellule; le meurtrier, Caroll Reyn-Oud, pendu en prison lui aussi. Et il y a ce complice, Yugi Nakamura, troisième Japonais de l'affaire, mis en liberté après quatre mois de détention et dont le corps est retrouvé dans une rivière de Seine-et-Marne. Avec deux balles dans la tête.

Les survivants sont «nettement moins nombreux que les morts», constate le magistrat, dépité. Ils sont deux dans le box des accusés. Jean-Paul Zahm, un infirmier anesthésiste, et Guy Magnan, aux mystérieuses activités, sont jugés par la cour d'assises des Hauts-de-Seine pour enlèvement et séquestration suivis de la mort de la victime. Vendredi, l'avocat général a requis vingt ans à l'encontre de l'infirmier qui avait endormi l'architecte au moment de son enlèvement et dix ans contre Magnan, qui clame son innocence et à qui l'accusation reproche d'avoir conduit l