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Libération

La Défense se défausse pour le «Charles-de-Gaulle»

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Elle fait porter la responsabilité sur le fondeur des hélices.
publié le 23 décembre 2000 à 8h26

Le ridicule dans lequel se débat la Marine à cause de l'hélice brisée du Charles-de-Gaulle n'est sans doute pas une chose assez sérieuse pour un ministre de la Défense. Vendredi, Alain Richard a en effet préféré, au dernier moment, ne pas présenter lui-même les conclusions de l'enquête sur cette avarie qui, pour la première fois depuis un demi-siècle, prive la France de la possibilité d'utiliser un porte-avions.

Complexité. Le rapport de l'ingénieur de l'Armement, Daniel Estournet, publié vendredi (1), pointe plus les responsabilités de la PME Fonderie de l'Atlantique, qui a fabriqué les hélices, que celles de la chaîne de contrôle du ministère de la Défense, qui les a acceptées. «L'origine de l'avarie ne réside pas dans la conception de l'hélice, mais dans son industrialisation et sa fabrication, écrit Daniel Estournet. Le fondeur porte la responsabilité première, dans la mesure où il a fourni un produit de mauvaise qualité. [...] Il a utilisé un processus de fabrication qu'il maîtrisait mal et a réalisé des réparations des défauts de surface de l'hélice de mauvaise qualité.» Pas un mot, en revanche, sur la complexité de ces hélices, rendue nécessaire par la sous-motorisation de ce porte-avions trop lourd pour la puissance de ses deux réacteurs nucléaires. Pas un mot non plus sur la pression exercée par la Direction des constructions navales (DCN) sur la Fonderie de l'Atlantique, «dont la situation au moment des faits était critique (difficultés financières, obsolescence de