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Libération

La justice saisie de deux cas de Creutzfeldt-Jakob.

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L'instruction aura du mal à déterminer les responsabilités.
publié le 23 décembre 2000 à 8h26

Le procureur de la République Jean-Pierre Dintilhac a pris son temps ­ un mois ­ pour examiner soigneusement la plainte déposée pour empoisonnement par deux familles de mala des, victimes du nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Les parents du jeune Arnaud Eboli, âgé de 19 ans, gravement atteint, et le frère d'une jeune femme décédée à l'âge de 36 ans, Laurence Duhamel, demandaient notamment que soient engagées des poursuites pour empoisonnement. Le parquet ne les suit pas et préconise des poursuites pour «mise en danger de la vie d'autrui», ainsi que pour «blessure et homicide involontaires».

Le juge d'instruction n'a pas encore été désigné. Il devrait être l'enjeu d'une dispute feutrée comme le Palais de justice sait en sécréter. La candidature d'Edith Boizette, qui instruit déjà sur des dossiers relatifs à la vache folle et au trafic de farines animales, étant poussée par certains; celle de Marie-Odile Bertella-Geoffroy, la juge qui a instruit le gigantesque dossier du sang contaminé, étant espérée et suggérée par d'autres.

Cette plainte vise notamment l'insuffisance de réaction des autorités publiques et sanitaires dans les mesures mises en oeuvre pour empêcher l'écoulement, sur le marché français, de produits bovins que l'on pouvait penser contaminés par l'ESB. Pour l'étayer, l'avocat François Honnorat a repris les constatations de trois rapports: l'un a été rédigé par les Britanniques sous l'autorité de lord Nicholas Phillips et rendu public en octobre; le