L'année de la sécurité routière s'achève. Un an de grande cause nationale, douze mois de «mobilisation sans précédent pour lutter contre la mortalité routière». C'est ainsi que Jean-Claude Gayssot, ministre des Transports, présentait cette année 2000. A l'heure du bilan, le ministère va pouvoir afficher dès le mois de janvier la baisse des tués sur la route. Elle tient en une estimation: 5,5 % de victimes en moins sur les chaussées françaises, à condition que les fêtes de fin d'année ne soient pas l'occasion d'une hécatombe exceptionnelle. Cela représente environ 400 vies épargnées, comparé aux 8 119 morts de l'an passé.
«Loin des promesses». De leur côté, les associations contre la violence au volant vont pouvoir pester contre la modestie de ce résultat. «C'est très loin des promesses du ministre», déplore l'accidentologue Claude Got. Il se souvient bien du discours de Jean-Claude Gayssot, fin 1997: à cette époque, le ministre proclamait qu'en quatre ans il allait faire baisser de moitié le nombre de morts, pour ne plus dépasser les 4 000 victimes à la fin de l'année 2002. «A cette vitesse, il faudra dix ans pour y parvenir, calcule Claude Got. Et encore, avec une grande cause nationale reconduite d'année en année. Mais, dès l'an prochain, dès que les actions se relâcheront, les conducteurs se relâcheront aussi et les chiffres augmenteront.»
Mais quelles sont ces actions qui ont égrené cette année de la route? Deux mesures répressives ont été prises: l'augmentation des forces