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Libération

Le juge des libertés, magistrat né dans la débrouille.

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A partir du 1er janvier, il décidera à la place du juge d'instruction de la détention et des libérations.
publié le 23 décembre 2000 à 8h26

«Beaucoup trop tôt pour savoir, il faudra attendre que la loi entre en application», voilà l'optimiste déclaration de la chancellerie à quelques jours de l'entrée en vigueur de la loi sur la présomption d'innocence, le 31 décembre à minuit. Marylise Lebranchu a d'ailleurs pris l'habitude de le reconnaître: «Il y aura des difficultés.»

La principale innovation du texte, c'est le juge des libertés et de la détention. Il décidera, à la place du juge d'instruction, du placement en détention provisoire, de la remise en liberté et de la prolongation de la détention. Or ce juge qui a obligatoirement le grade de président ou de vice-président ne pourra pas faire partie des magistrats qui jugeront de l'affaire, puisqu'il l'aura déjà connue. C'est le même interdit qui frappe déjà le juge d'instruction. «Les plus grandes difficultés sont à craindre dans les petites juridictions, explique Valéry Turcey, le secrétaire général de l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire). Il sera très compliqué de trouver un juge n'ayant pas examiné le dossier comme juge d'instruction ou comme juge de la détention. Il faudra alors dépayser les affaires; tout le monde se transportera, les prévenus, les témoins, les parties civiles, dans un autre tribunal.» Il cite le cas de Soissons, où «les problèmes commenceront dès le 31 décembre à minuit, puisqu'il n'y a ni président ­ il est malade ­, ni vice-président ­ puisque le poste est vacant».

Volontaires. Mais, dans les grands tribunaux, la boutique de