Le créateur du laboratoire de physique des hautes énergies de l'Ecole polytechnique et inventeur des «chambres à bulles», qui permettent de photographier les phénomènes nucléaires, est décédé samedi à Paris, à 99 ans.
L'académicien Louis Leprince-Ringuet était né à Alès (Gard) le 27 mars 1901. Après être brillamment sorti de l'Ecole polytechnique et de l'Ecole supérieure d'électricité, il commence sans enthousiasme une carrière d'ingénieur des télégraphes. En 1929, il rencontre Maurice de Broglie, et sa vocation de physicien se révèle. Assistant du savant pendant dix ans dans son laboratoire de physique des rayons X, il passe sa thèse de doctorat ès sciences en 1936. Revenu à «l'X», il dirige un centre de recherches consacré à la physique nucléaire et aux rayons cosmiques, véritable pépinière de chercheurs.
En 1949, il entre à l'académie des sciences. En 1956, il devient vice-président du comité scientifique du Centre européen de recherches nucléaires (Cern), dont il sera président en 1964. A la mort de Frédéric Joliot-Curie en 1959, il reprend au Collège de France la chaire de physique nucléaire et la direction du laboratoire.
En 1968, il se heurte aux responsables de Polytechnique en proposant une réforme de l'enseignement élaborée avec ses étudiants. Il est alors exclu du corps enseignant de l'école. Il sera réintégré en 1972. L'année suivante, cet humaniste et chrétien convaincu succède à Gaston Defferre à la présidence française du Mouvement européen. Louis Leprince-Ringue