Les inscriptions frauduleuses sur les listes électorales du Ve arrondissement de Paris se sont parfois accompagnées de contreparties matérielles. Cet aspect de l'affaire des faux électeurs, moins connu que la fraude elle-même, a été parfaitement décrit dans le récit qu'a récemment livré aux gendarmes une habitante de cet arrondissement. En 1987, Marie-José O. vit dans le XIIIe. Elle cherche alors une place en crèche dans le Ve. Après une rencontre avec Anne-Marie Affret, la femme de confiance du couple Tiberi, mise en examen en juin dans l'affaire des faux électeurs, Marie-José O. obtient une place en crèche. Ce dossier a été réglé sans contrepartie. Quatre ans plus tard, Marie-José O. vit dans le XIVe arrondissement, mais s'est inscrite sur les listes électorales du fief des Tiberi: «Nous étions domiciliés (électoralement, ndlr) chez une amie pour les besoins d'un dossier de logement de la Ville de Paris, ainsi que pour l'obtention d'une place en crèche.» Il s'agit d'une deuxième place en crèche, qui est à nouveau obtenue. «J'avais retenu la leçon de ma première entrevue avec madame Affret», remarque Marie-José O.
Déjeuner du parti. Le dossier du logement, lui, va être débloqué dans des circonstances «assez particulières», comme elle le confie. En tout cas éclairantes sur les pratiques clientélistes en cours dans le Ve arrondissement. Marie-José O., qui a pris sa carte de militante au RPR, est invitée, en 1992, à un repas organisé par le parti au Procope, un restaurant de la