La chambre d'accusation de la cour d'appel de Paris a refusé, hier matin, la demande de remise en liberté de Jean-Christophe Mitterrand, écroué depuis le 21 décembre, suivant les réquisitions du parquet général. Ce maintien en détention est motivé par la crainte de manipulation de comptes bancaires, de pression sur témoin ou de destruction de preuves. La chambre d'accusation se réunira à nouveau le 2 janvier, en formation collégiale, afin d'examiner cette demande sur le fond.
L'avocat de Jean-Christophe Mitterrand, Me Versini-Cam pinchi, a réagi hier soir lors d'une conférence de presse, initiée par son client et sa mère, Danielle Mitterrand, et consécutive à «l'extraordinaire médiatisation de l'incarcération» du fils de l'ancien président de la République. Très virulent, l'avocat a demandé «instamment aux services du procureur de la République de nous fournir dans les prochaines heures les éléments graves et concordants qui justifient le placement en détention de Jean-Christophe Mitterrand». Reprenant les motifs avancés par le parquet pour justifier l'incarcération de son client, Me Versini-Campinchi s'est interrogé : «Le parquet parle de témoignages concordants : lesquels ? De documents : où sont-ils dans le dossier ?» Pour l'avocat, ni Pierre Falcone, l'homme d'affaires considéré comme le personnage central d'un trafic d'armes illicite avec l'Angola, ni Bernard Poussier, l'ancien directeur de la Sofremi, un office du ministère de l'Intérieur lié à ce trafic, tous deux mis