Le CRS, en connaisseur, est formel: c'est une Renault 5 «Lauréate» de couleur gris noir. Elle est retournée sur le toit, à gauche du porche bleu de la prison de la Santé à Paris. Au pied des hauts murs de la maison d'arrêt, six jeunes militants du mouvement Démocratie pour le pays basque ont reconstitué, hier, un accident de la route. Avec de grosses taches de peinture rouge sang pour rappeler les risques que prennent les familles et les proches des prisonniers basques en parcourant «des centaines de kilomètres pour une demi-heure de parloir». A ce jour, soixante-quinze activistes basques sont disséminés dans vingt-sept prisons françaises.
Accidents. Les «démos», comme on les appelle, déploient une banderole jaune qui barre la rue de la Santé et sur laquelle est écrit «Rapprochement des prisonniers politiques». Une jeune femme retire le traditionnel masque blanc des actions «démos» pour affirmer qu'au cours de ces dix dernières années «huit personnes ont trouvé la mort sur la route et de nombreuses autres ont été blessées au cours des trajets pour visiter leurs détenus». Elle répète plusieurs fois que «les prisonniers basques ont le droit d'être incarcérés près de leur famille».
Derrière la banderole, quatre garçons sont allongés, une partie du corps dans l'épave, l'autre reposant sur le goudron maculé de peinture rouge et de petits papiers jaunes où est écrit «Respect des droits des prisonniers politiques basques». Ils sont silencieux et immobiles. Rien ne bouge non plus au p