«Echec complet» ou «bilan consternant», au choix. Ce sont les deux appréciations que propose le Comité antiamiante de Jussieu pour qua lifier le chantier de désamiantage de cet énorme campus scientifique parisien, quatre ans après la décision de François Bayrou, alors ministre de l'Education nationale du gouvernement Juppé, de mettre en sécurité le site.
Début décembre, le comité a publié un communiqué vigoureux pour stigmatiser ce quasi-surplace. A ce jour, seulement 6 000 m2 de locaux sur les 250 000 m2 à décontaminer ont été traités, soit 2,4 %. Une tranche de 15 000 m2 est en chantier et, début 2001, 22 000 m2 supplémentaires doivent être rénovés.
A ce rythme, il faudrait encore une dizaine d'années pour venir à bout du plus grand chantier de désamiantage de France... Un délai jugé inacceptable par le ministère de l'Education nationale, qui souhaite accélérer la cadence. Plus radical, le Comité antiamiante réclame des têtes: à commencer par celle de Bernard Dizambourg, le président de l'établissement public de Jussieu, chargé de piloter les travaux d'arrachage de l'amiante. L'intéressé se défend en mettant en avant la complexité de l'opération.
Rénovation complète. Car le désamiantage est couplé à une restructuration complète de ces locaux, qui ont beaucoup vieilli depuis l'achèvement du campus, à la fin des années 60. L'inventaire des travaux est impressionnant: démolition-reconstruction des cloisons, réfection des façades, des circuits électriques, du câblage informatique