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Libération

L'héritage empoisonné de Guigou.

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Le directeur des affaires criminelles est poussé au départ.
publié le 29 décembre 2000 à 8h37

Ce que suzeraine fait, suzeraine peut le défaire. Au ministère de la Justice, sous le règne de Guigou, comme à la cour des reines, la ministre nomme et renvoie, à sa guise. Choisi par elle pour être directeur des affaires criminelles et des grâces en novembre 1998, un poste clé à la chancellerie, Yves Charpenel serait aujourd'hui prié de s'en aller. La décision a été prise par Elisabeth Guigou avant son départ de la place Vendôme, et peu élégamment laissée en héritage à Marylise Lebranchu.

«Trop tard». «Lebranchu s'est fait un peu avoir, le précédent cabinet lui a laissé croire que l'affaire était entendue, qu'Yves Charpenel était prévenu et d'accord. Elle s'est aperçue qu'il n'en était rien, mais trop tard pour faire machine arrière», commente acidement un conseiller ministériel. «Charp'», comme on le surnomme, n'avait pas demandé à quitter ce poste prestigieux et n'avait pas non plus été averti de son départ.

La fonction est extrêmement délicate. Il faut, avec adresse, combiner l'art d'être informé sur les dossiers sensibles avec celui d'analyser finement les subtilités du droit et échafauder les projets de loi. Le poste a également beaucoup servi à verrouiller les affaires.

C'est de là qu'est parti l'ordre, du temps où Jacques Toubon était garde des Sceaux et Marc Moinard directeur des affaires criminelles et des grâces, d'affréter un hélicoptère pour récupérer un procureur dans l'Himalaya et lui demander d'étouffer, à ses débuts, l'affaire Xavière Tiberi.

D'ailleurs, mainten