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Libération

Un ministre taïwanais persona non grata.

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Pas de visa pour Chen Ding-nan, qui s'en est pris à Thomson-CSF.
publié le 30 décembre 2000 à 8h38

Le ministère des Affaires étrangères français a reconnu, vendredi soir, avoir refusé un visa au ministre taïwanais de la Justice, Chen Ding-nan. Puisqu'il n'y a pas de relations diplomatiques entre Paris et Taipei: «Nous n'accordons pas de visa aux ministres taïwanais assurant des fonctions régaliennes (comme la Justice ou la Défense, ndlr)», déclare-t-on au Quai d'Orsay.

«Mr Clean». Le 6 décembre, dans une interview à Libération, Chen Ding-nan avait mis en cause la société Thomson-CSF dans l'affaire des six frégates vendues à Taiwan en 1991 pour 16 milliards de francs. «Ce que nous voulons, c'est que Thomson nous rembourse ce qui a été payé en trop dans ce contrat, c'est-à-dire les commissions. En tant qu'acheteurs, nous ne pouvons admettre que des gens corrompus en France aient profité de ce contrat. Nous avons communiqué à la justice française un certain nombre d'éléments qui devraient lui permettre d'accepter notre démarche», déclarait celui qui a été surnommé «Mister Clean».

Selon son porte-parole, cité vendredi à Taipei, le ministre avait prévu de se rendre en famille, à titre privé, en Grande-Bretagne et en France à l'occasion du nouvel an. Le gouvernement français «fait toute une affaire de ce voyage qui n'a absolument rien à voir avec l'enquête en cours», a indiqué le représentant du ministre de la Justice taïwanais.

Pots-de-vin. Chen Ding-nan supervise une enquête ordonnée par le nouveau président taïwanais Chen Shui-bian, élu en mars, autour de l'affaire des frégates