L'insécurité naît de l'isolement. Partant de ce principe simple, la SNCF va expérimenter un système inédit afin de rassembler ses voyageurs dans un nombre réduit de voitures. Une soixantaine de rames équipées d'un dispositif de verrouillage électrique des portes équiperont la ligne C du RER francilien à partir de la fin du premier trimestre 2001. Plus de la moitié des rames circulant après 20 heures sur ce réseau, qui dessert la capitale et les confins de l'Ile-de-France (d'Etampes dans l'Essonne jusqu'à Pontoise dans le Val-d'Oise), n'offriront plus que les deux voitures centrales à leurs passagers.
Avec les emplois-jeunes déjà présents sur la ligne en grande banlieue, la mesure vise à réduire les cas d'agressions ou d'incivilités, mais aussi et surtout à diminuer l'inquiétude des passagers en soirée.
«Le sentiment d'insécurité est bien plus important que l'insécurité elle-même», rappelle Serge Méry, vice-président chargé des transports au conseil régional d'Ile-de-France l'un des principaux financeurs de la rénovation du réseau. Les chiffres parlent d'eux-mêmes: près de 16 000 délits ont été constatés dans le métro et le RER au cours des neuf premiers mois de 1999, pour un nombre de voyageurs estimé à 7 millions par jour.
«Déjà trop». «Dans une voiture quasi vide, lorsque des gamins mettent les pieds sur une banquette, ça suffit à générer ce sentiment. De plus, poursuit Serge Méry, si l'insécurité réelle n'est pas énorme, le peu qui existe est déjà trop. Regroupés, les gens