La fusillade dure à peine quelques secondes. Cinq balles sont tirées, au moins. Quand le feu cesse, un homme reste à terre, mortellement touché d'une balle dans la tête. Jean-Luc Hulot, 40 ans, était convoyeur de fonds à la Brink's depuis plus de dix ans. Il était père de trois jeunes enfants. Son épouse était enceinte.
Quelques instants avant l'échange de coups de feu, vers 12 h 15, deux agents de la Brink's pénètrent dans le hall de l'institut Gustave-Roussy à Villejuif (Val-de-Marne), spécialisé dans le traitement des cancéreux. Ils viennent réapprovisionner le distributeur automatique public qui se trouve dans le hall, juste à côté de la cafétéria. Opération qui n'attire que modérément l'attention : elle est courante, quasi quotidienne. Une petite vingtaine de personnes sont présentes. Certaines déjeunent, attablées ou au bar, d'autres entrent ou sortent de l'établissement.
Contradictions. L'un des convoyeurs porte le «Keep Safe», sac sécurisé contenant 450 000 francs de billets. Le second agent, Georges T., le couvre, main sur la crosse de son arme. Dans le métier, on l'appelle «le garde». Alors que les deux hommes se trouvent à la hauteur de la cafétéria, une main agrippe le bras de Jean-Luc Hulot. Il n'a guère que le temps de voir deux hommes en bleu de travail, bonnet sur la tête. L'un d'eux pointe un pistolet sur sa tempe. Georges T. aussi a vu et a aussitôt empoigné son revolver de service, un Smith & Wesson 357. Qui tire le premier ? «Il sera difficile de déterminer