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Libération

Piqûre de rappel contre le sida

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La nouvelle campagne allie les notions de plaisir et de culpabilité.
publié le 4 janvier 2001 à 21h30

«Cherche partenaire NoCapote pour sauter du quarante-cinquième étage», dit une petite annonce scotchée sur un mur. «Mettre un préservatif, c'est éviter de prendre un traitement lourd, de 10 à 20 comprimés par jour, aux effets secondaires souvent très pénibles : nausées, diarrhées, perte de la libido, déformation de la silhouette», lit-on sous la photo d'un pilulier. Ces deux affiches frappent délibérément. Elles seront diffusées dès la mi-janvier dans la presse gay locale et nationale, dans le cadre de la nouvelle campagne du Comité français d'éducation pour la santé (CFES).

Depuis un mois, quatre cartes postales, des hologrammes tirés chacun à 150 000 exemplaires, sont disponibles dans les bars, les boîtes et les magasins gay. Au recto : un slogan hédoniste : «Pour que dure le plaisir», «Qui vivra jouira». Et au verso, les risques sanitaires et les réponses prophylactiques détaillées, pour la première fois, selon le statut sérologique des partenaires. Ainsi, entre deux «séropositifs» : «Une surcontamination par le virus de votre partenaire peut aggraver votre maladie ou entraîner des résistances au virus.» Cette affirmation, qui fait l'objet d'un relatif consensus médical, repose en fait sur une littérature scientifique peu étayée, puisqu'un seul cas de surcontamination a été publié aux Etats-Unis. Mais il s'agit, pour les autorités sanitaires, de jouer la carte de la précaution.

Incertitudes. Ce dispositif se veut une piqûre de rappel, alors que de nombreux indicateurs point