C'est une tradition. Dans les jours suivant les fêtes, le personnel des grands magasins affronte un drôle de public : celui qui vient échanger ses cadeaux. Généralement, il se presse au guichet pour un pull trop grand ou un service à fondue en double exemplaire. Mais cette année, l'affaire est plus sérieuse. Chez Go Sport, Décathlon, Carrefour et les autres, on examine à tour de bras des trottinettes rapportées par des parents anxieux. «Il y a comme un début de psychose», a constaté Jean-François Mandine. Il est spécialiste de tout ce qui roule dans une grande surface spécialisée en matériel de sport. Du skate au roller, en passant par l'inévitable trottinette, il a vu passer toutes les modes. «On n'a jamais vu une telle hystérie, sur l'achat d'abord, et sur la suspicion maintenant. Hier, j'ai vu des gosses pleurer parce que leur mère leur interdisait de trottiner jusqu'à ce que je vérifie leur matériel.»
Une suspicion qui a démarré doucement, avant Noël, à un moment où les 500 000 engins estimés avoir été vendus étaient prêts à être déposés sous le sapin. Ce 20 décembre, une note de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) indique que le modèle Scooter Speed Blader importé par la société MGM a un défaut de pliage et risque de pincer les doigts de son utilisateur. L'importateur joue le jeu et sonne le rappel pour remettre en conformité ses 1 600 modèles disséminés dans la nature. Même punition pour la société Trikado