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Libération

La tactique hypnotique du gendarme.

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La Cour de cassation vient de juger irrecevable un témoignage sous hypnose recueilli par le sophrologue Alban de Jong.
publié le 5 janvier 2001 à 21h31

Au treizième étage de son immeuble parisien, les nuages défilent derrière la baie vitrée. Dans son bureau, il a posé des statuettes de toute sorte, Bouddha, Vierge et pharaon, des parfums, lampes, livres. Un fauteuil et un divan accueillent les clients. Alban de Jong, 50 ans, se présente comme «expert hypnologue sophrologue», réservant le terme d'hypnotiseur aux artistes de foire.

Dans ce décor un brin fantaisiste, l'homme aligne un CV rationnel: vice-président de l'Association française de psychiatrie et psychologie légale, licencié en droit, en sciences et en informatique, Alban de Jong est un ancien officier de gendarmerie. Ecole de Melun, réserve gouvernementale de Satory, commandant de compagnie de la Garde républicaine et enfin chef de bureau à la direction de la gendarmerie. Militaire de 1973 à 1988, marié et père de famille, il inspire confiance au point qu'il lui arrive d'être désigné comme expert judiciaire.

Depuis 1995, à la demande d'une vingtaine de juges d'instruction, cet hypnologue réalise entre trois et cinq expertises chaque année. En plaçant des témoins ou des victimes sous hypnose, avec leur consentement préalable, il parvient à faire ressurgir des souvenirs enfouis, qui parfois, permettent de dénouer l'affaire.

Colère. Or l'une de ces auditions un peu spéciales vient d'être annulée par la chambre criminelle de la Cour de cassation. Dans un arrêt du 12 décembre 2000, la plus haute juridiction a estimé que si le juge d'instruction peut «procéder ou faire proc